Premier jour,
premières impressions....


A
l’auberge ce vendredi matin, j’attends qu’on vienne me chercher en van pour le
début de l’excursion vers la Bolivie et le salar d’Uyuni. A 8h15, le van
arrive : je suis la dernière de notre petit groupe de 6 à monter en
voiture !

Nous
nous arrêtons au village au poste de frontière chilien et sommes les derniers
d’une longue file d’attente… la frontière chilienne m’aura fait attendre
quelques heures dans tout ce voyage ! Et j’ai environ 5 tampons du Chili
sur mon passeport… L’attente nous laisse le temps de faire connaissance. Il y a
Ann et Julie, deux hollandaises de 18 ans, Marjut, une finlandaise de 40-50
ans, et Julien et Sandra, un couple (lui est français et elle, slovaque). Marjut
nous raconte qu’elle est en Amérique du sud car elle est venue chercher son
fils qui a eu de gros problèmes : insomniaque, après 3 nuits sans sommeil
à la Paz, il est allé à une pharmacie qui lui a donné du valium. Mais ne
s’étant pas renseigné, il a bien fait la fête et bû de l’alcool… sauf que c’est
un très mauvais mélange avec le valium ! Apparemment, celui-ci reste dans
le sang 100 heures. Il est devenu très agressif et a perdu la tête, a écrit des
messages étranges à sa mère et sa sœur qui, inquiètes, ont jugé qu’il fallait
aller le chercher ! Une histoire bien sordide, qui a amené Marjut à partir
d’Inde où elle était depuis 10 mois pour venir sauver son fils. Marjut est prof
de yoga et au premier abord, je l’ai trouvée sympa, mais finalement, durant l’excursion,
elle m’a paru de moins en moins sympathique et de plus en plus bizarre…

Julien
vient de Lille, a étudié les langues étrangères appliquées et a vécu beaucoup
de temps en Italie et récemment, à Redding en Angleterre, avec Sandra, sa
copine. Sandra est vraiment trop cool, comme Julien d’ailleurs, et ça fait
12-13 ans qu’elle vit en Angleterre. Elle a aussi vécu à Rome, c’est là que le
couple s’est rencontré. Tous les deux voyagent en Amérique latine pour un temps
indéterminé, ce qui est une idée qui me plaît J


Les
deux filles hollandaises voyagent avant de commencer leurs études, quelle
chance !

C’est
donc un groupe sympa et varié avec qui je pars pour cette petite expédition.

Après
être tous passés au bureau de la frontière chilienne, on remonte dans le van et
30mn après, on est à la frontière bolivienne. Après un bon petit déj (tous les
repas sont inclus dans l’excursion qui coûte 85 000 pesos chiliens, soit
100 euros, ce qui est plutôt honnête), on change de voiture pour monter dans un
quatre-quatre Toyota avec un guide bolivien, Andres.

Le
paysage est déjà époustouflant et annonce un peu la couleur des routes que l’on
va emprunter : des routes pas vraiment tracées, complètement cabossées et
pleines de pierre, et l’air est très sec et poussiéreux, encore plus qu’à San
Pedro. A la frontière, on se rend compte qu’il y a une heure de moins en
Bolivie. Ce qui est étrange car il n’y a aucun différence entre l’Argentine et
le Chili alors que la Bolivie est située entre les deux… Mais c’est toujours bien
de gagner une heure !

Notre
premier arrêt est à 4 300 m d’altitude, où s’étend sur je ne sais combien
de km la laguna blanca. Chaque lagune que l’on verra aura une couleur
différente. Le blanc de cette lagune est créé par un minéral non métallique qui
s’appelle le borax, utilisé pour la fabrication de l’acid borax (logique). Ce
n’est pas un minéral toxique, et de nombreux flamants s’y nourrissent. Un bon
début d’excursion avec un horizon à perte de vue. Le lac est bordé de pierres
grises, le ciel est bleu, on a de la chance avec le temps. Car bientôt ce sera
la saison des pluies qui dure très peu de temps (un mois environ je crois),
mais nous sommes en plein dans le début selon ce que m’ont dit les guides
chiliens dans mes précédentes excursions.

Dans
le quatre-quatre, le guide met de la musique et on écoute Nirvana et de la
musique retro des années 80, pas très typique d’ici mais marrant ! Bon, un
peu répétitif quand même parce qu’à chaque fois qu’on sort et re-rentre dans la
voiture, la clé USB recommence au début.

La
deuxième lagune à laquelle on s’arrête (où le guide nous dit « photo
photo !) est la laguna verde. C’est le mélange d’arsenic et de souffre qui
donne cette couleur verte, et il n’y a cette fois pas de flamants, car ces
minéraux sont, pour le coup, très toxiques. Ces couleurs sont magnifiques, avec
les immenses montagnes tout autour à l’horizon.

On
reprend la voiture et on change de paysage, on est maintenant entourés de
sable, et on arrive rapidement sur le désert « Salvador Dali ». Il y
a de grosses roches noires éparses au milieu de cette étendue de sable, ce qui
fait effectivement penser à un tableau de Dali. Le guide prend une photo de
nous tous et on repart (les arrêts sont parfois un peu courts… mais la journée
ne fait que commencer !).

Le
guide nous annonce notre prochaine étape : nous allons pouvoir nous
baigner dans la lagune Polquez, un petit therme au milieu d’encore un autre
paysage : c’est humide et il y a de petites étendues d’eau au milieu de la
mousse verte et du coiron, ces mini-buissons tous jaunes que l’on voit partout
dans la région, avec bien sûr les immenses montagnes en arrière-plan.

Le
bain est bien chaud, à plus de 40 degrés je pense. A chaque arrêt, on rencontre
les mêmes personnes qui font l’excursion dans d’autres quatre-quatre. Je revois
Sonja, une allemande que j’ai rencontrée quand je suis allée dans la vallée de
la Lune à San Pedro.

Nous
repartons ensuite et changeons de panorama pour quelque chose de beaucoup plus
sec. Nous montons en altitude jusqu’à 5 000 m pour arriver sur des geysers
impressionnants : le bruit de ces immersions de fumée énergiques et
l’odeur du souffre me laissent bouche bée, c’est assez différent de ce que j’ai
vu aux geysers del Tatio. Et on comprend le danger que représentent ces
geysers. D’ailleurs, on se met à en parler et les autres me rappellent cette
histoire que j’ai déjà entendue du français mort alors qu’il voulait prendre
une belle photo de la fumée entre deux geysers. Il s’était mis entre les deux
et d’un coup un autre s’est créé là où il était et il est tombé dedans. Autant
dire qu’à 100 degrés et avec la chute, on ne survit pas. Quand j’entends ça, je
suis contente d’être de nature plutôt prudente.

Il
est déjà assez tard, l’heure du déjeuner approche, et nous nous dirigeons vers
le refuge où nous allons passer la nuit. Le guide nous prépare à manger, la
table est mise et nous déchargeons les affaires de la voiture. La matinée a été
assez crevante et nous faisons une sieste de digestion avant de repartir…

À
16 heures et quelques, il est l’heure de partir pour les lagunas coloradas, pas
très loin.

Cette
fois, la couleur est d’un rouge éclatant et en plus les lumières de la fin
d’aprem rendent ce paysage immense encore plus beau. La couleur est due aux
algues qui s’appellent rodofitas et qui constituent l’alimentation des flamants
(on dirait d’ailleurs qu’ils ne s’arrêtent jamais de manger), ce qui leur donne
à eux aussi cette couleur rose ! Intéressant ! On croise aussi un
certain nombre de lamas, qui ne sont pas très peureux, et qui ont tous des
décorations colorées en laine sur les oreilles. Ils sont assez disciplinés ces
lamas, car ils font tous leurs besoins au même endroit : leurs crottes sont
toutes rassemblées, un peu au milieu, mais au moins il n’y en a pas
partout !

Après
une petite sieste, on repart vers 17h pour le refuge, et les lumières baissent
jusqu’au coucher de soleil. On a le droit à un petit thé-biscuits à 18h, et le
dîner est ensuite servi vers 20h. Ici, il n’y a pas d’électricité, sauf entre
19h30 et 21h30 où ils allument le générateur. Tout le monde a branché ses
appareils électroniques, c’est assez marrant, on voit bien qu’on est que des
touristes ! Avec Sandra, Julien et Marjut, on sort juste avant 19h pour
admirer le coucher de soleil, mais il est déjà passé derrière les montagnes.
C’est pas grave ! Les lumières de l’après-coucher du soleil sont encore
plus magnifiques. Après le dîner (une bonne soupe et des pâtes avec une sauce
tomate-oignons que je trouve délicieuse), et après une cigarette digestive sous
le ciel follement étoilé et un croissant de lune tout fin, chacun se pose dans
sa chambre… on se couche un peu à l’heure des poules ! Et heureusement
qu’on est prêts à dormir vers 21h30 car la lumière s’éteint d’un coup, sans
prévenir !

Mais
on est tellement crevés de la journée que ça nous convient bien…



Deuxième jour… A
la découverte de nouveaux paysages de dingue !


Le
lendemain matin, lever 6h30, petit déjeuner 7h et départ 30mn plus tard. La
musique retro repart, on entend « Voyage voyage » de Desirless
(complètement dans l’ambiance !). On passe dans le paysage désertique
devant des tentes (il y a des gens qui campent ici, les fous, il fait un froid
de canard dès que la nuit tombe !!) et on remarque qu’il n’y a pas de
voiture autour… seraient-ils venus en vélo ????

On
arrive à notre premier arrêt une bonne demi-heure après : los arboles de
piedras. Ce sont de grosses roches formées par l’érosion de la lave des volcans
fossiles il y a un million d’années. Cet endroit s’appelle le désert de Siloli.
Et là, quelle bonne surprise ! J’entends un « Steph ! »
derrière mois et en me retournant, je vois Jessica, l’anglaise que j’ai
rencontrée à Puerto Varas et revue à Pucon, et que je prévois de revoir au
Mexique en avril. Trop cool, ça me fait trop plaisir de la revoir ! Elle
repart vite mais nous nous promettons de nous donner ses nouvelles pour nous
revoir à Mexico.

Je
recrois aussi Sonja, les excursions sont toutes les mêmes, c’est normal, on se
suit.

Après
un peu d’escalade de ces grosses pierres qui sont posées là, comme au milieu de
nulle part, nous voilà repartis pour les montagnes aux sept couleurs, à
4 300m d’altitude (le même nom qu’à Salta !). Ces couleurs sont dues
au mélange de plein de différents minéraux : cuivre, magnesium, argent,
bronze… Il y a aussi quelques traces blanches. En fait, ces montagnes étaient,
il y a des années de ça, des glaciers, et avec le réchauffement climatique, il
ne reste plus que ces petites trainées blanches… qui font un joli contraste
avec toutes les autres couleurs !

Remontés
dans la Toyota, nous empruntons un chemin enclavé entre les roches, qui
s’appelle le canyon del inca. Il y a un peu d’eau (c’est rare ici !) dans
le canyon, et le guide explique que les vicuñas, que nous avons rencontrés en
nombre sur le chemin, viennent ici pour boire et repartent ensuite. Ils
connaissent l’endroit comme nous dit Andres ! On croise aussi des
viscachas, des sortes de petits lapins sauvages avec de longues queues un peu
tordues. Ils ne sont pas si sauvages car un bout de pain suffit à les faire
rester à notre vue.

Avant
de s’arrêter pour un bon pique-nique, nous continuons la route et nous arrêtons
pour une courte pause à la laguna onda, qui veut dire lagune profonde en
quechua.

Pour
déjeuner, nous nous installons sur les tables de pique-nique qui sont devant la
laguna charcota, qui veut dire « eau et terre » en quechua. Nous
sommes encerclés par les montagnes Orina (enfin, à un horizon très lointain).

On
profite du déjeuner pour discuter avec Andres, à qui je demande s’il fait ces
excursions tous les jours ou s’il a un jour de repos ou deux entre deux. Mais
non ! Pas un seul jour de congé par an, sauf parfois à Noël, il devra donc
prendre des passagers et repartir juste après nous avoir déposés après la fin
de nos trois jours… il nous dit aussi que lui est un guide sérieux, qui ne boit
pas, contrairement à beaucoup d’autres. Et c’est en effet ce que j’avais lu
dans le lonely planet, donc c’est assez rassurant de nous l’entendre dire.
Notre pique-nique est à peine terminé qu’une tempête se prépare, nous entendons
des grondements au loin et rangeons. La tempête approche et en revenant des
toilettes, je vois un immense éclair tomber à 150 mètres de là… Waw ! Je
m’empresse de revenir à la voiture et il était temps, car à peine tous remontés
commence à tomber la pluie, et les éclairs se rapprochent. C’est magnifique à
voir mais on est content d’être à l’intérieur et protégés par les gros
pneus ! On est à 4 100 m d’altitude et la pluie commence à devenir de
la neige, et en 2 secondes je vois le sol autour complètement blanc, parsemé du
jaune des petits buissons de coiron.

Il
nous reste 3 bonnes heures de route avant d’atteindre Uyuni et à mi-chemin, Andres
nous fait découvrir la Valle de Rocas, où nous nous amusons encore à escalader
à travers ces énormes roches qui, cette fois, sont au milieu d’une végétation
plus verte et ont une couleur orange-rouge qui fait un super beau contraste
avec les sommets enneigés que l’on voit tout autour au loin.

Nous
faisons ensuite une halte dans le petit village de San Cristobal. Et là, on se
rend compte de ce qu’est la Bolivie, gros contraste avec le Chili et encore
plus avec l’Argentine. La population est très différente, les dames portent de
grandes chaussettes ou collants jusqu’aux genoux, avec des jupes ou robes et
par-dessus, des tabliers. Elles ont d’immenses tresses et portent des chapeaux
très particuliers, un peu comme des chapeaux melons mais plus hauts. Il y a
plein de mini commerces ou stands de rue, et on découvre comment sont les bus
ici… autant dire que ça y est, c’est encore plus l’aventure que ce que j’ai
vécu ces quatre derniers mois.

Il
nous reste ensuite 1h15 de route dans un paysage plat, qui mélange le vert, le
marron/orange du sable et le gris des nuages qui se font de plus en plus
lourds. On croise à un moment un beau lama noir tout seul au bord de la route,
mais aussi d’autres en troupeaux ainsi que des vicuñas.

Arrivés
à Uyuni, on aura parcouru en tout environ 400 km depuis la frontière chilienne…
Uyuni n’a pas de charme particulier, mais nous n’y restons pas longtemps, juste
le temps d’une halte avant de repartir le lendemain pour voir le plus
impressionnant… le fameux salar.

Il
est 18h et nous devons nous organiser pour la suite du voyage le
lendemain : on prévoit d’aller à Tupiza, plus au sud, pour ensuite
remonter vers Potosí, en train car plusieurs personnes nous ont dit que c’était
plus sûr que le bus pour ce trajet. Nous marchons vers le centre car notre
logement est plutôt à l’autre bout du village. La gare est fermée et nous nous
apercevons que les horaires d’ouverture sont très limités : la gare (et
donc la billetterie) n’ouvre quasiment qu’aux heures de départ ses
trains ! Et là, on n’a pas le choix, il faudra revenir ce soir entre 23h
et minuit…

Au
dîner, on mange avec deux autres groupes de touristes à une grande table en
long.


La mission du
soir


L’attente
est un peu longue jusqu’à 23h mais nous nous motivons avec Julien. Nous sortons
dans le noir presque complet – les rues sont très peu éclairées – dans les
grandes rues au sol en terre sablonneuse du petit village. Dans les premiers
mètres, c’est désert, nous ne croisons que des chiens errants (un certain
nombre) qui mangent les ordures par terre ou marchent sans but.

Quand
on approche du centre, il y a 2 ou 3 personnes qui marchent dans les rues
toujours aussi sombres et arrivés à la gare, nous voyons un certain nombre de
gens qui attendent le prochain train qui est à 00h05. Nous voilà partis pour
une longue file d’attente : malgré les horaires d’ouverture limités, il
n’y a qu’un guichet pour acheter les billets, et devant, un tableau affiche
qu’il y a peu de disponibilité restante pour les prochains trains. En effet,
dans tous les guides, il est écrit qu’il faut réserver assez à l’avance.
Quelques personnes essayent de dépasser et d’aller directement au guichet, mais
par miracle, après plus d’une demi-heure d’attente, nous arrivons au guichet. Il
y a trois classes dans les trains, « popular », « salón »
et « ejecutivo » et il ne reste plus que des places en ejecutivo.
Cependant, à 76 bolivianos, soit 9euros, pour 6 heures de train, on va pas
chipoter ! Surtout que ce sont les dernières places ! Chance !
Nous partirons donc dans la nuit de dimanche à lundi à 2h50 avec la compagnie
War Wara del Sur.

Nous
voilà répartis vainqueurs de notre mission à l’auberge pour dormir un peu avant
la bonne journée de demain !


Journée de
clôture de l’excursion… le salar d’Uyuni !


Petit
déj pris, tous montés dans la Toyota, nous voilà roulant en direction de
l’étape la plus attendue, car la plus connue, de nos trois jours
d’excursion : le fameux salar, une étendue de 10 000km² de désert de sel,
qui alimente une bonne partie du monde. Ici, à part le tourisme, c’est le
principal métier qui existe : travailler le sel, c’est-à-dire l’extraire,
le sécher, le laver, pour qu’il soit ensuite distribué. Sur le chemin, nous
voyons plein de petits tas de sel, c’est une des étapes du travail.

A
notre première étape, ne sachant pas ce qui nous attend ensuite, nous sommes à
moitié impressionnés par rapport à nos attentes (on a vu tellement de photos de
l’endroit avant d’y venir…). Cependant, l’étendue blanche et salée avec les
traces de pneus de voitures passées là, le ciel entièrement bleu et les reflets
incroyables du soleil battant sur la surface humide du sol restent à couper le
souffle. Pour ajouter au charme de la scène, il y a une petite maison en
pierre, plantée là au milieu de nulle part. En arrière-plan, on voit entre
autres montagnes le volcan Turupa qui culmine à 5 800m. Au loin, on dirait
comme des losanges car la forme triangulaire du volcan se reflète sur l’eau…
magnifique.

Je
jour à faire l’équilibre sur les mains. Quand je sèche mes mains, elles sont
d’une douceur incroyable : le sel m’a rendu ma peau de bébé ! Je
recommence une ou deux fois à toucher le sol car c’est une sensation trop
agréable !

Nous
remontons dans la voiture pour visiter un hôtel de sel. Sur le chemin, nous
passons dans des parties toutes boueuses, enfin, boueuses de sel et d’eau, mais
un peu marrons, moins jolies.

A
l’arrivée à l’hôtel de sel, il y a une immense statue de sel où il est marqué
DAKAR : c’est la grande fierté ici, cette année le Dakar est passé par le
désert d’Uyuni. D’ailleurs, plus tard, on recroisera cette statue en ville,
mais aussi en miniature partout dans les petits stands d’artisanat.

Le
petit musée est d’intérêt assez limité : il contient juste quelques
statues en sel et de quoi manger, boire et acheter des souvenirs, ainsi que des
tables et chaises en sel, et au-dehors, des tas de drapeaux de différents
pays : mais pas le drapeau français ! Bon, il y a quand même quelques
pays européens comme l’Italie, mais aussi le drapeau de l’Algérie ou encore de
la Moldavie !

Après
cette visite, c’est partie pour la séance photo traditionnelle dans le désert
d’Uyuni : nous jouons avec les perspectives et les tailles, le guide a
quelques accessoires pour ce faire, et certains d’entre nous complètent avec les
leurs. La peluche Bob l’éponge de Julien, qui nous a suivis pendant ces trois
jours, est de la partie, mais aussi le dinosaure du guide ou encore le chapeau
de Marjut.

Ce
désert blanc, avec des hexagones très clairement dessinés au sol par la nature,
voilà ce à quoi on avait envie de voir. Le mieux, c’est qu’on nous avait dit
qu’à cette saison, on ne verrait pas ça car ce serait tout trempé (le mois
de février étant le seul mois de pluie ici). Nous demandons à Andres pourquoi
existent ces forment hexagonales… la réponse n’est pas des plus claires, il
nous dit que ça vient de l’eau en dessous. Je vais ensuite me renseigner un peu
sur internet et il semble que ce soit en effet une histoire d’évaporation de
l’eau, et l’explication est ensuite un peu trop scientifique pour que je
comprenne tout.

En
tout cas, je suis trop contente et je me sens trop bien au milieu de tout cet
espace et de ces formes artistiques qui me permettent de bien m’amuser avec mon
appareil photo.

Pour
finir, Andres nous dit que nous allons aller voir l’espejo del mundo (le miroir
du monde)… j’ai trop hâte ! Et cette vue dont nous allons profiter, pour
le coup, ce n’est qu’à cette saison que nous pouvons la voir, quand c’est
humide. Sinon ce n’est que du blanc !

Et
on est bien contents car c’est à couper le souffle. Les nuages blancs qui ont
apparu peu à peu dans la matinée se reflètent comme un vrai miroir sur le sol,
les montagnes au loin aussi, et on a envie de rester là toute la vie, avec le
vent qui souffle légèrement et le ciel qui tape bien fort. Sandra et Marjut se
mettent pieds nus, moi je garde mes chaussures (ce qui est un peu une erreur)
et nous nous baladons quelques minutes sur ce miroir immense,

Le
guide nous appelle pour que nous repartions, même si nous serions bien restées
plus longtemps.

Nous
voilà en direction d’un petit village, essentiellement des petits stands
d’artisanat de choses fabriquées en sel ou brodées en tissu aux couleurs
traditionnelles d’ici.

Là,
je rencontre de nouveau Jessica, mon amie anglaise, qui elle aussi a du sel
partout sur ses vêtements (ça rend le tissu tout dur et blanc!).

Pour
déjeuner, nous allons nous arrêter au milieu de nulle part, dans un champ ou
deux vicuñas sont aussi en train de manger.

Nous
faisons le pique-nique à l’arrière du quatre-quatre, c’est l’aventure !
C’est plutôt gourmet comme pique-nique : des légumes, des pâtes, des
milanaises de poulet.

Après
un petit bain de soleil digestif, dernière étape de l’excursion : la
visite du cimetière de trains d’Uyuni. J’adore ! De vieilles locomotives,
de vieux wagons, ou encore d’autres parties ou bouts de métal. Et à côté, deux
rails tous droits qui partent à perte d’horizon.

Nous
grimpons, prenons des photos, profitons de la vue du haut des wagons… et des
nombreux graff qui ornent tout ça ! Même ici !

Et
c’est déjà la fin !

Andres
nous ramène à l’auberge où nous dormirons cette nuit.

Dans
le village d’Uyuni, ce qui attire beaucoup mon attention, ce sont les grandes
propagandes peintes au mur en blanc sur fond bleu pour la réélection d’Evo
Morales : EVO 2015-2020. Il y en a partout dans le village, tout comme les
pubs pour l’entreprise de téléphonie Entel.

Par
ailleurs, sur le chemin, nous voyons des étendues avec plein d’ordures et de
sacs plastiques répandus partout. Berk ! Très étranges, deux femmes
habillées traditionnellement sont assises ou accroupies au milieu de ce désert
de déchets. Est-ce qu’elles prient ? C’est ma supposition mais je n’en
sais rien en fait.

Et nous voilà rendus à une
auberge que nous avons réservée la veille à l’angle de la rue Potosí et de la
rue Sucre, pour attendre notre train. Ann et Julie prendront le bus demain pour
Sucre, et Marjut part directement pour Potosí.